Rama Yade au Soudan :

Publié le par Jeana

"Le Darfour est une priorité" pour la France
S
ur la carte de la diplomatie française, le Soudan occupe une place particulière, exprimée à nouveau lors de la visite qu'y a achevée, mardi 23 octobre, Rama Yade, la secrétaire d'Etat française aux affaires étrangères et aux droits de l'homme. Une place qui tient à la dimension de la crise qui sévit au Darfour, où la répression par les forces gouvernementales, appuyées par des milices d'une rébellion débutée en 2003, a jeté 2,2 millions de personnes dans des camps de réfugiés, et où les effets cumulés des violences ont tué 200 000 personnes

Publié dans Politique

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Parvenir à engager un dialogue de fond avec le pouvoir soudanais tout en s'exprimant à coeur ouvert est un exercice difficile, auquel la secrétaire d'Etat s'est essayée au Soudan. Après le voyage à Khartoum dans un climat tendu, en juin, du ministre français des affaires étrangères Bernard Kouchner, puis l'organisation à Paris d'une conférence internationale sur le Darfour, Rama Yade tenait à cette visite. "Je considère que la crise au Darfour est une priorité pour la politique étrangère française", a-t-elle rappelé.<br /> Lundi, au ministère des affaires étrangères où elle inaugurait une session de consultations politiques entre le Soudan et la France, son homologue soudanais tentait de convaincre que "le Soudan est en train de connaître un début de stabilité". A la sortie, Rama Yade rappelait fermement qu'il y a, au Darfour, des auteurs de "crimes contre l'humanité et de crimes de guerre" et "qu'il faut qu'ils soient punis". Certains font partie du pouvoir soudanais.<br /> Plus tard dans la journée, lorsque sa délégation arrivait à Oum Dawan Bam, lointaine banlieue de Khartoum ravagée par les pluies torrentielles de juillet, Mme Yade se cabrait en découvrant le comité d'accueil : autorités locales, chants et danses. "On est là pour les victimes et les déplacés, on n'est pas là pour faire un spectacle", s'emportait-elle. Face à une assistance stupéfaite, elle déclarait que "les bateaux (sur le Nil, lieu retenu pour un déjeuner), les tam-tams, ça suffit. On s'en va !" Et de claquer la portière de sa Mercedes. Elle s'arrêtait alors, quelques kilomètres plus loin, afin de discuter avec une famille sinistrée installée sous une tente.<br /> Quelques heures plus tard, elle s'envolait pour El-Facher, principale ville du Darfour, pour rencontrer des déplacés dans un des camps gigantesques aux portes de la ville. Des poudrières où se sont multipliés les incidents lors des visites de délégations étrangères qui se succèdent au Darfour.<br /> En équipe réduite, Rama Yade s'est glissée discrètement avec son entourage jusqu'aux locaux d'une organisation humanitaire, Enfants du monde, avant de visiter l'hôpital et une école. Le soir, elle déclarait avoir été frappée par la "peur" des déplacés.<br /> Une raison supplémentaire pour relancer, juste avant son départ, l'idée de Bernard Kouchner d'ouvrir au Darfour une "représentation diplomatique" française. <br /> <br /> Jean-Philippe Rémy<br />
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