France - Cameroun:

Publié le par Jeana

Le temps de la rupture
Au Cameroun, et bien que Sarkozy ait déjà montré qu’à part l’immigration, il n’aura pas de politique différente de ce qui a toujours été, c’est quotidiennement qu’on a entendu l’élite politique et… les chômeurs poser la question inévitable : quelle sera la politique africaine de la France. Or, la bonne question serait plutôt. “ A quelle sauce Sarkozy va-t-il manger l’Afrique ? ”

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France -Cameroun :La révolution est possible ? <br /> [Yaoundé - Cameroun] - 25-10-2007 (La Cité) <br /> Comment transférer le modèle français actuel en Afrique Noire, seul en mesure d'établir une amitié durable entre la France et les peuples de ses anciennes colonies de cette partie du monde et, de notre point de vue, à relever le mieux l'Afrique ? Cela est l'objet d'une réflexion qu'il est possible de mener. Dans quels domaines celui-ci gagnerait à être appliqué ? Nous en voyons au moins trois principaux : le domaine institutionnel, le domaine économique et le domaine culturel. <br /> <br /> LA REVOLUTION AFRICAINE DU 21ÈME SIECLE : AVEC LA FRANCE ?<br />  <br /> Sans toutefois donner une connotation sanglante ou militaire au concept, on ne peut s'empêcher de relever que le monde évolue à coups de révolutions. Révolution industrielle, au 18ème siècle, révolution technologique, révolution informatique, et même, pour demeurer dans l'histoire de la France, la renaissance, période caractérisée par un mouvement littéraire, artistique, scientifique et même architectural au XVème et XVIème siècle, fut également une revolution, dès lors qu'elle a entraîné une rupture.<br /> L'Afrique, comme partie du monde, n'échappe pas à cette règle - cette loi devrons-nous dire. Dans son passé récent, la colonisation, hors de tout débat idéologique, a constitué une grande révolution en Afrique, par le fait qu'elle a servi, essentiellement, d'accélérateur de l'histoire pour ce continent. De même, la période de l'indépendance a constitué également une révolution, par le fait que les peuples africains se sont trouvés en situation de s'autogérer. Il en a été de même pour le retour de la démocratie, sur le continent noir, en 1991. A ce jour, ce dernier est en quête d'une ultime révolution, celle qui lui permettra de sortir, de manière définitive, de la misère dans laquelle elle est engluée. <br /> La France peut l'aider à en sortir, c'est -dire à réaliser cette ultime révolution, en jouant, de nouveau, un rôle d'accélérateur de l'histoire. Comment faire pour cela ? Mais avant d'esquisser quelque réponse à cette interrogation, il importe de jeter un regard critique sur deux étapes majeures de l'histoire africaine, à savoir la décolonisation, et la démocratisationtout au long de l'année 1991.<br />  <br /> I - LA DECOLONISATION RATEE DE LA FRANCE Dans les milieux intellectuels français, Charles de Gaulle est vénéré, par le fait qu'il aura réussi, entre autre, la décolonisation. Lui, il n'aura pas été qualifié de " bradeur " de l'empire colonial français, à l'instar de Pierre Mendès France en 1954. Donc, côté français, la décolonisation française est perçue comme une réussite, et porte un nom : Charles deGaulle.<br /> Mais ne faudrait-il pas aller au-delà de l'autosatisfaction de la classe politique française et des intellectuels de l'hexagone, et se poser cette question essentielle : dès lors que d'un côté, il y a satisfaction, progrès, la France, et de l'autre, effondrement, misère, stagnation, l'Afrique, la décolonisation telle que menée par la France a-t-elle véritablement été une réussite ?<br /> Chacun peut se faire son opinion sur ce débat. Mais, pour ce qui nous concerne, dès lors que l'Afrique noire se retrouve, un demi-siècle après son accession à l'indépendance, à genoux, la décolonisation, telle que menée par la France, n'aura pas été une totale réussite. C'est une étape importante de l'histoire. Qu'est-ce qui, de notre point de vue, a posé problème? Réponse : la prédominance des intérêts français, au détriment de ceux desAfricains.<br /> La classe politique française des années cinquante, soixante et soixante-dix, n'a continué à considérer l'Afrique Noire que comme un réservoir de matières premières au même titre que Albert Sarrault, des décennies auparavant. Dans cette vision particulière de l'Afrique, Charles de Gaulles, Georges Pompidou, Valery Giscard d'Estaing, dans une moindre mesure François Mitterrand, et naturellement Jacques Chirac, ont accepté, dans cette partie du monde, les pires régimes inimaginables, des régimes qu'eux-mêmes n'auraient jamais voulu, en aucun jour, pour leur propre pays, la France. Ils ont accepté la formation de la police politique dans les anciennes colonies de la France, souvent contre les étudiants africains dans l'hexagone, pour que ces régimes tiennent debout. <br />  <br /> Il est, par exemple, très frappant d'établir un parallèle entre le traitement dont bénéficiaient les réfugiés politiques d'Europende l'Est et de l'Amérique latine, et ceux d'Afrique Noire. Les premiers étaient des héros, tandis que les seconds étaient abominés. Ce faisant, ces dirigeants français ont, tout bonnement, paralysé l'Afrique, lui ont fait perdre trente ans -1960-1990- dans la marche vers le progrès, la sortie de la misère<br /> . Ils ont contribué à étouffer les intelligences africaines, à les asphyxier, au nom d'autres intérêts dans le continent africain. Et pourtant, l'intelligentsia africaine, formée à l'école française, n'était en aucune manière, hostile à la France. Nous ne le répéterons jamais assez, la part de responsabilité decette classe politique française dans le marasme économique, politique et culturel de l'Afrique à ce jour, est énorme. Elle n'a pas voulu avoir en face d'elle, un ensemble de pays partenaires, elle a plutôt préféré avoir, à la place, des pays, dirigés par des régimes vassaux. C'est pourquoi, nous disons que la décolonisation a été ratée, parce qu'elle n'a pas abouti à mettre l'Afrique debout, alliée à la France. Elle s'est traduite par un gâchis monumental, du côté des africains. <br /> Cinquième président de la cinquième République en France, Nicolas Sarkozy rendrait un énorme service , à la fois à son pays et aux anciennes colonies, en rompant avec cette logique. Il faudrait qu'il accepte de faire une rupture avec le passé. La révolution dans laquelle l'Afrique francophone doit s'engager au 21ème siècle, est intellectuelle, et passe par la rupture des entraves étatiques, qui se manifestent à travers les régimes politiques en place sur le continent noir à l'heure actuelle. Elle passe également, par un transfert véritable du ”modèle français”, tout court, dans cette partie du monde, par la raison évidente que seul celui-ci lui est le plus proche de par l'histoire, et, en conséquence, le plus accessible. Les modèles américains, chinois, russes ou japonais, lui sont véritablement étrangers. <br /> La méthode utilisée, à ce jour, ne produit pas de résultats suffisants. Celle qui, à l'évidence, est susceptible de véritablement faire bouger les choses, et établir un véritable courant de sympathie entre les jeunes générations d'Africains et la France, est, de notre point de vue, celle que le président Sarkozy a proposée à Dakar. Au lendemain de la guerre de 1939-1945 jusqu'en 1960, à la faveur de l'Union Française, puis de la communauté, il y a eu un véritable transfert du modèle politique français en Afrique Noire. La quasitotalitédes personnages qui ont accédé au pouvoir, dans cette partie du monde, tout au long de ces années-là, ont été, soit des parlementaires en France, soit des syndicalistes formés par les syndicats métropolitains. <br /> D'autres ont même appartenu au gouvernement français. Félix Houphouët Boigny, signataire de la constitution de la Vème République, Léopold Sedar Senghor, Modibo Keita. Parmi les parlementaires, on peut citer, Hubert Maga, Ziusou Apithy, au Dahomey, actuellement Bénin, Yaméogo en Haute - Vo l t a , actuellement Burkina Faso, Léon Mba, au Gabon, etc. Il est même possible de relever le fait que, les chefs d'Etat africains ex-parlementaires ou ex ministres en France, ont été nettement moins négatifs, pour leurs peuples, que ceux qui les ont remplacés. Il n'y a aucune comparaison possible entre Félix Houphouët- Boigny en Côte d'Ivoire et François Toubalbaye, au Tchad, entre Léopold Sedar Senghor, au Sénégal et David Dacko en Oubangui-Chari, actuellement Centrafrique.<br /> Il y a également eu un transfert du modèle de gestion administratif français en Afrique Noire, tout au long de ces années-là, et au lendemain de l'indépendance, par le biais de la formation des cadres africains en France, et la présence de coopérants techniques dans cette partie du monde. <br /> Comment transférer le modèle français actuel en Afrique Noire, seul en mesure d'établir une amitié durable entre la France et les peuples de ses anciennes colonies de cette partie du monde et, de notre point de vue, à relever le mieux l'Afrique ? Cela est l'objet d'une réflexion qu'il est possible de mener. Dans quels domaines celui-ci gagnerait à être appliqué ? Nous en voyons au moins trois principaux : le domaine institutionnel, le domaine économique et le domaine culturel.<br /> II - LA DEMOCRATISATION EN 1991 : UN PAS EN AVANTIII - L'AVENEMENT DE NICOLAS SARKOZY <br />  <br /> Au bout de trente années de déperdition intellectuelle en Afrique Noire, la classe politique française a enfin fini par consentir à exiger de " ses protégés et obligés " au pouvoir dans cette partie du monde de revenir à la démocratie. Toutefois, il aura fallu huit années de pouvoir, à François Mitterrand pour en arriver à cette décision. A l'évidence, il l'avait liée à la chute du mur de Berlin et à l'effondrement du communisme international. <br />  <br /> Pour quelle raison, lui, comme ses prédécesseurs, établissaient-il une corrélation entre la démocratisation du continent noir, et le communisme? Quoi qu'il en soit, en 1991, grâce à François Mitterrand, l'Afrique Noire a renoué avec la réflexion, avec l'usage libre de son intelligence, de ses dons, de ses talents. Les plans d'ajustements structurels et autres exigences de la Banque Mondiale et du FMI en Afrique à ce jour, ne sont rien d'autre que la conséquence en partie du sevrage de la pensée, pendant plus de trente ans en Afrique. L'élan donné par François Mitterrand a malheureusement été stoppé par son successeur à l'Elysée. Et la démocratie a été travertie et confisquée par les despotes au pouvoir dans les anciennes colonies françaises d'Afrique Noire. <br />  <br /> Un peu partout dans ces pays, à ce jour, la constitution est modifiée dans le but de maintenir, indéfiniment, au pouvoir, ces dirigeants cleptomanes pour certains " amis " de la France. Dans certains cas, cela s'est aussitôt traduit par le retour de la guerre. Et, naturellement, l'armée française a volé au secours de ces présidents qu'elle-même ne voudrait pas chez elle comme dirigeant. Il aurait suffi que l'Elysée prenne une position ferme, face à cette manipulation des constitutions, et, peut-être, les guerres, en ce moment, n'auraient jamais été déclenchées. L'aide au développement n'a jamais été aussi importante. <br />  <br /> Mais à quoi a-t-elle servie ? Très peu à population. Des comptes sont ouverts dans les paradis fiscaux par des élites africaines avec la complicité des donnateurs. Cette complaisance a aidé à fabriquer des prévaricateurs. Une oligarchie plutocratique africaine pille aujourd'hui l'Afrique sans avoir des comptes à rendre. De nouveaux négriers. Pourquoi ne pas assister les peuples en danger ? peut citer, Hubert Maga, Ziusou Apithy, au Dahomey, actuellement Bénin, Yaméogo en Haute - Vo l t a , actuellement Burkina Faso, Léon Mba, au Gabon, etc.<br /> Il est même possible de relever le fait que, les chefs d'Etat africains ex-parlementaires ou ex ministres en France, ont été nettement moins négatifs, pour leurs peuples, que ceux qui les ont remplacés. Il n'y a aucune comparaison possible entre Félix Houphouët- Boigny en Côte d'Ivoire et François Toubalbaye, au Tchad, entre Léopold Sedar Senghor, au Sénégal et David Dacko en Oubangui-Chari, actuellement Centrafrique.<br /> Il y a également eu un transfert du modèle de gestion administratif français en Afrique Noire, tout au long de ces années-là, et au lendemain de l'indépendance, par le biais de la formation des cadres africains en France, et la présence de coopérants techniques dans cette partie du monde.<br /> Comment transférer le modèle français actuel en Afrique Noire, seul en mesure d'établir une amitié durable entre la France et les peuples de ses anciennes colonies de cette partie du monde et, de  notre point de vue, à relever le mieux l'Afrique ? Celaest l'objet d'une réflexion qu'il est possible de mener. Dans quels domaines celui-ci gagnerait à être appliqué? <br />  <br /> Nous en voyons au moins trois principaux : ledomaine institutionnel, le domaine économique et ledomaine culturel.Sur le plan économique, naturellement, il ne saurait yavoir de similitude entre les pays d'Afrique Noire et laFrance. N'empêche, la France pourrait malgré toutjouer un rôle essentiel pour le redressement économiquede cette partie du monde. Dans le cas duCameroun, la seule véritable entreprise qui a étécréée par l'hexagone, est l'usine d'Aluminium qui setrouve dans la ville d'Edéa. Et même, dans ce casparticulier, il s'est agi d'avantage de résoudre un problèmed'approvisionnement françaisqu'autre chose.Les retombés, pour le Cameroun, de ce mini complexe industriel sont des plus dérisoires.<br /> En dehors d'Alucam, il n'y a plus rien eu d'autre de consistant. On pourrait avoir des pôles communs de compétitivité, l'industrialisation étant quasi inexistante chez nous. Les matières premières pourront être transformées sur place. Il y a beaucoup à faire dans le domaine économique. Pourquoi ne pas nous faire profiter des réformes économiques mondiales ?<br /> Il ne s'agit pas, ici, d'opérer un placage des institutionsfrançaises dans les anciennes colonies françaises d'Afrique Noire. Il s'agit plutôt, de l'esprit qui se trouve à la base de ces institutions en France. Sur ce plan, la présidence française actuelle pourrait jouer un rôle de premier plan sur le continent africain. Les dirigeants africains qui se proclament " amis " de la France, sont passés maîtres dans l'art de contourner toute législation qui soit de nature à les contraindre à p r o m o u v o i r, véritablement le progrès et l'amélioration des conditions de vie des populations dont ils ont la charge. <br />  <br /> C'est ainsi que, par exemple, pour ce qui est des droits de l'homme, de la corruption, de la bonne gouvernance, etc., ils cèdent aisément aux injonctions de la communauté internationale demandant la création d'institutions destinées à résoudre ces questions ; mais dans le même temps, ils dénaturent, systématiquement, ces différentes institutions : cour des comptes, Commissions Nationales Anti - corruption, A g e n c e s Nationales d'investigation financières, Comités nationaux des Droits de l'Homme, etc, ce qui les rend inopéra t i o n n e l l e s.<br />  <br /> La France dispose de moyens d'influence plus eff i c a c e s et supérieures à ceux de l'Union Européenne, ou même des Etats-Unis d' Amérique, sans parler de l'Allemagne ou du Japon. La France a les moyens d'aider à mettre fin à la corruption en Afrique, tout comme d'aider à améliorer la gouvernance et le respect des droits de l’homme <br /> .Toujours dans le domaine institutionnel français, la décentralisation qui a cours dans l'hexagone, pourrait servir de source d'inspiration aux gouvernements des anciens territoires coloniaux d'Afrique. La décentralisation, à la française, vise véritablement à transférer les pouvoirs aux collectivités territoriales. En Afrique, on se  retrouve plutôt face, ni plus ni moins qu'à une déconcentr a t i o n .<br />  <br /> La France dispose également de moyens d'aider à mettre fin à la fraude électorale qui est devenue endémique, et qui est un facteur de déstabilisation politique m a j e u r, en Afrique Noire, tout comme, elle dispose des moyens de contraindre les dirigeants africains à cesser de modifier les constitutions de leurs pays respectifs pour s'éterniser au pouvoir. En France, la constitution est sacrée. Il devrait en être de même pour l'Afrique, sous les conseils amicaux de la France. Aujourd'hui que la France veut reformer ses institutions, comment ne pas en faire profiter à ses partenaires ? Quand on aime un ami, on doit lui dire la vérité.<br /> On ne saurait nier l'importante contribution de la coopération française au développement de la culture africaine. Celle-ci se chiffre, annuellement, à des dizaines de milliards de francs par an. Elle se présente sous différentes formes : bourses d'études, missions et invitations d'universitaires et chercheurs, diffusion des oeuvres, stimulation de la lecture publique, etc.<br /> Nous sommes nombreux à estimer que la création d'universités françaises, en Afrique Noire, et d'écoles supérieures, telle que la France est en train de procéder, de nos jours, dans certains pays du golfe persique, serait d'un apport supérieur pour la stimulation des cultures locales, mais aussi, pour le transfert de compétences dans le continent noir. A l'époque coloniale, chaque territoire était rattaché à une académie en France. <br />  <br /> Le Cameroun était rattaché à l'académie de Bordeaux, le Sénégal à celle de Lyon, la Centrafrique à celle de Grenoble, le Gabon celle d'Aix-en-Provence. Ce lien avait le grand avantage de procurer un enseignement de qualité, et des diplômes équivalents à ceux de la France sur le continent africain.Mais, depuis que cette filiation, en quelque sorte, a été rompue, le niveau scolaire s'est effondré dans beaucoup de pays africains. <br /> Sans toutefois envisager le retour à cette formule, il serait, malgré tout, avantageux pour les deux parties, France et Afrique Noire, d'imaginer un type similaire de coopération, sur le plan culturel. Ceci est de la plus haute importance, car le développement, avant les moyens financiers, est avant tout une affaire de connaissance, une affaire de formation intellectuelle.<br />  <br /> VI - LE MODELE CULTUREL<br /> Ala fin du second conflit mondial, les Etats unis d'Amérique avaient mis en place un plan de relèvement de l'Europe.Ce fut le fameux " Plan Marshall ". Depuis quelques années, le continent Noir s'efforce de mettre au point son propre plan, en s'inspirant de celui-là. Il y a d'abord eu le " Plan Omega ", du président Abdoulaye Wade, puis le NEPAD, qui a été conçu par différents chefs d'Etats africains. Face à la montée en puissance de la Chine en Afrique Noire, qui bat en brèche la Banque Mondiale et le FMI, pourquoi la France de Nicolas Sarkozy n'envisagerait-elle pas la conception d’un plan de codéveloppement avec l'Afrique, qui viendrait rééquilibrer les choses, et placerait de nouveau la France au coeur du développement dans cette partie du monde ? <br />  <br /> Bien mieux, la France étant appelée à exercer la présidence de l'Europe, au printemps prochain, elle pourrait influencer, positivement, l'ensemble des pays de l'Union Européenne, dans ce sens, tout comme elle vient de le faire, avec succès, pour un traité de l'Union Européenne, à la place d'une constitution. Pour le Cameroun, nous voyons quatre pôles d'intervention, sur la base du discours de Nicolas Sarkozy à Dakar :1/ La lutte contre la corruption ;2/ Les nouvelles technologies de l'information et de la communication;3/ La recherche et l'enseignement supérieur ;4/ L’ i n d u s t r i a l i s a t i o n .<br /> A la faveur d'une telle initiative, le cinquième président de la Vème République française, se verra situé dans la continuité de deux de ses prédécesseurs : Charles de Gaulle, qui aura colonisé l'Afrique, et François Mitterrand qui aura apporté la démocratie. Nicolas Sarkozy pourrait ainsi apparaître comme l'homme de notre décollage économique.<br />  <br /> La chance de la France et du Cameroun aujourd'hui, c'est de disposer du C2D, contrat désengagement, développement, l’un des plus importants d'Afrique, qui va être révisé suite à la mise en place d'un document réactualisé de la réduction de la pauvreté au Cameroun. La visite du chef d'Etat camerounais en France est une occasion pour marquer la rupture, dans les relations France Cameroun, amorcer des réformes profondes et encourager le Cameroun à réaliser la révolution dont il a besoin à ce jour. Les notions du travailler plus, gagner plus ; le respect des engagements pris, l’ouverture de gestion publique à toutes les compétences, le renouvellement de la classe politique, la politique non sectaire, non claniste, celle qui ne tient pas compte des réseaux, des bandes, l’audace dans les réformes peuvent être de bons sujets de débats entre nos deux présidents. <br />  <br /> Source: La Cité
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Car cet ami de Charles Pasqua et nostalgique de Jacques Forcart, après avoir raconté que la France n’avait pas “ économiquement besoin de l’Afrique ”, démontre de plus en plus, depuis son élection, qu’il a été “ programmé ” par le grand capital pour défendre l’espace économique français en Afrique contre la Chine, les Etats-Unis et peut-être le Brésil. Dans ces conditions, les esprits mal tournés du Cameroun peuvent avoir raison de s’interroger sur la nature de l’audience que Nicolas Sarkozy accorde le vendredi 26 octobre au chef de l’Etat camerounais.Sarkozy a-t-il racolé Biya sur la route qui mène à l’Unesco ? Dans ce cas, la question serait : que va-t-il imposer désormais aux Camerounais ? Paul Biya est-il allé à Sarko par Bongo, donc, sur sa propre demande ? On se souvient de sa récente visite inédite à Libreville à l’occasion de la fête nationale du Gabon. Notre cher président doit-il cette audience plutôt à Patricia Balme ? Patricia Balme, c’est cette Française de 49 ans, propriétaire d’une agence de communication internationale, que M. Biya a reçu au Palais de l’Unité, le 30 août dernier, pour lui confier sur contrat, la mission “ d’améliorer l’image du Cameroun à l’extérieur ”, et de lui “ ouvrir les portes des médias occidentaux ”. Paul Biya, de toute évidence, n’avait pas su anticiper l’élection de Nicolas Sarkozy, contrairement à Omar Bongo qui s’y est totalement impliqué à bon escient. Ce qui a fait écrire à un journal camerounais il y a deux mois, que le chef de l’Etat camerounais était en quête d’un contact avec la présidence française, et faisait “ flèche de tout bois pour ne pas être largué ”. Dans ce cas, la question est : “ Qu’est allé demander Paul Biya à Sarkozy, et que peut-il en ramener pour le Cameroun ? ” En juillet 2006, lorsque Paul Biya a été invité à l’Elysée, c’était pour s’entendre expliquer que le “ contrat désendettement - développement “ (C2D) qui est la version française de l’initiative Ppte, ne s’appliquerait pas exclusivement à l’éducation et la santé, mais à d’autres projets de développement. Notamment les infrastructures routières dont le déficit criard dans la ville portuaire de Douala est très préjudiciable aux entreprises françaises. L’audience accordée par Sarkozy à M. Biya arrive quelques semaines après le passage à Douala de Jean-Marie Bockel, secrétaire d’Etat français à la coopération, qui était venu constater le blocage de la construction de ces infrastructures dans la ville ; blocage dû, selon les observateurs, au Règlement particulier des appels d’offres (Rpao) pour les projets liés au C2D, qui écarterait d’office tous les entrepreneurs non français, y compris les entreprises camerounaises. Il y aurait en cela matière à négocier pour la souveraineté de notre pays. D’autant plus que le secteur Btp au Cameroun aujourd’hui n’est pas dépourvu de capacités endogènes. Otage de la “ Françafrique ” Nicolas Sarkozy sait se rendre sympathique, même quand il insulte – par ignorance ou inculture – la jeunesse et les vieillards africains qu’il croit hors de l’Histoire, alors que ceux-ci ont même fait l’Histoire de la France. Il n’en reste pas moins qu’il ne peut être l’ami du Cameroun en particulier, à moins d’une rupture avec sa propre nature. D’autant plus que de surcroît, il est en réalité l’otage d’un réseau d’hommes d’affaires qui a bâti avec Jacques Foccart et ses successeurs cette “ Françafrique ” qui met les populations africaines sous le joug des intérêts français. On peut citer Lagardère, Bouygues, Dassault, Bolloré, Bernheim, les groupes Total, Orange, Castel, Pmu, etc. L’homme qui affiche – “ sans tabou ” – sa proximité avec ces mafiosi et leurs mafias ; l’homme qui se félicite publiquement du “ rôle des multinationales françaises en Afrique ” ; l’homme qui a pour directeur de cabinet, M. Claude Guéant, ancien collaborateur de Charles Pasqua ; cet homme-là, peut-il vraiment voir Paul Biya autrement que comme le protecteur des intérêts français qui sont énormes ici, et dont le comportement des gestionnaires est plutôt de nature à attirer l’hostilité des Camerounais ? Pourquoi à cette occasion, Paul Biya ne suggérerait-il pas à son “ frère ” de rappeler à ses amis dont les entreprises défendent légitimement leurs profits au Cameroun, que les Camerounais qui travaillent, notamment au port de Douala, dans les entreprises de transit, d’acconage, de lamanage, et sur les plates-formes pétrolières, ne sont pas des bêtes de somme, mais des êtres humains, fussent-ils hors de l’Histoire. Et que, au lieu qu’ils “ travaillent plus pour que leurs patrons gagnent plus ”, il serait juste qu’ils travaillent aussi mieux pour vivre mieux. Car, on n’est plus dans les plantations américaines où les nègres n’avaient pas de salaires, mais seulement une ration alimentaire pour entretenir leur force de travail. Co-développement, c’est quoi ? Le président camerounais va se retrouver en face d’un président français qui parle beaucoup de co-développement, en termes de politique africaine. Paul Biya peut-il demander à Sarkozy ce que parler veut dire ? Si notre président, fort de la souveraineté du peuple camerounais qu’il est censé porter es qualité, parlait à Sarkozy de chef d’Etat à chef d’Etat, et non d’élève à maître ou de pupille à tuteur, il lui poserait entre autres les questions suivantes : 1°/ Si le co-développement n’est pas un slogan ; comment le gouvernement français va-t-il arrimer le sous-développement chronique de l’Afrique à l’hyper-développement de la France, pour éradiquer le mal vivre qui pousse les hordes de chômeurs africains à déferler vers l’Europe ? Autrement dit, le co-développement va-t-il se limiter au saupoudrage consistant à donner 6.000 euros à chacun de tous les Africains qui ont émigré et vécu en France en contribuant à l’économie française pendant plusieurs décennies, afin qu’ils rentrent créer des micro-entreprises dans leurs pays d’origine ? Peut-on au contraire espérer que le nouveau gouvernement français songe enfin à un plan Marshall pour l’Afrique afin que les Africains se mettent à la pêche au lieu d’attendre qu’on leur apporte du poisson ? A l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative Ppte, le stock de la dette camerounaise vis-à-vis de la France était de plus ou moins 750 milliards cfa (1,5 milliard de dollars). Des dettes contractées dans le cadre de l’aide au développement. Près de 90% de cette aide, d’après les experts de la finance internationale, a été retransférée, ou est restée en France pour cause d’aide liée, de pots-de-vin, ou de détournements par les fonctionnaires. La demande minimale que M. Biya pourrait exprimer à son homologue à l’occasion, serait qu’il aide le Cameroun à récupérer les fonds volés chez nous, et que recyclent les banques françaises. Dans le même “ package ”, Biya devrait dire à Sarkozy _ puisque c’est par la France que nous allons à l’Europe – que la signature de l’Ape prévue en fin d’année serait un suicide pour le Cameroun, et l’Afrique centrale. En définitive, et quoi qu’il en soit, si M. Biya ne va pas à cette visite avec la parfaite conscience qu’il est temps pour la France de nous aider à être nous-mêmes, alors, rien de bon pour nous ne sortira du premier tête-à-tête entre les deux présidents. Amitié franco-camerounaise: Comment Ahidjo a défié la France Les relations entre le Cameroun et la France n’ont pas toujours été une lune de miel. Depuis que le Cameroun a été placé sous mandat de la Société des Nations (Sdn), l’ancêtre de l’Organisation des Nations unies (Onu) en 1946, la France a développé dans la conscience de l’opinion que les relations avec le Cameroun étaient celles de la subordination et de la dépendance. Mais, la vérité est tout autre. Le ciel entre Paris et Yaoundé n’a pas toujours été bleu. Hormis le combat nationaliste pour la réunification et l’indépendance mené bec et ongle avant 1960, les relations entre le Cameroun et la France depuis “ l’indépendance ” (1er janvier 1960), n’ont pas souvent été un long fleuve tranquille. Ahmadou Babatoura Ahidjo s’est souvent permis de prendre certaines libertés vis-à-vis de “ nos ancêtres les Gaulois ”. Ce qui n’a pas souvent été vu d’un bon œil par Paris. La fin des années 60 marque le début de cette tentative de rupture de cette espèce de “ cordon ombilical ” entre Ahmadou Babatoura Ahidjo et les dirigeants français de l’époque. L’une des secousses de grande amplitude apparaît en pleine guerre du Biafra entre 1966 et 1968. Le général De Gaule est au pouvoir et soutient la sécession biafraise au pouvoir central de Lagos. La France installe une base militaire aéroportée à Libreville au Gabon. Le but de cette unité militaire est d’apporter tout son appui logistique, matériel, financier, stratégique et humain à la rébellion biafraise. Mais le chemin le plus court pour les avions français en partance de leur base de Libreville pour “ arroser ” la région du Biafra passe par le territoire camerounais. Le chef de l’Etat camerounais est approché pour faciliter la mission à l’armée française. A la grande surprise des autorités françaises, Ahmadou Babatoura Ahidjo rejette la demande et interdit le survol de son territoire. Les avions militaires français sont obligés de faire des détours par la Guinée équatoriale et l’Océan Atlantique. Tiédeur Le refus du Cameroun de soutenir la France dans ses visées d’expansion vers le Nigeria, l’un des grands producteurs de pétrole en Afrique, va tiédir les relations entre les deux pays. Car Paris n’est pas content et considère ce refus comme de l’insubordination. Mais Ahmadou Babatoura Ahidjo est de marbre. Il ne s’arrête d’ailleurs pas là. A l’arrivée de Georges Pompidou, le Cameroun se met à la réserve. Le pays transfère ses comptes bancaires vers la Suisse. Mais le compte d'opération reste dans le trésor français du fait de l'appartenance du Cameroun à la communauté financière d'Afrique (Cfa) pilotée par la France. Les autorités françaises sont noires de colère et le manifestent. Mais le Cameroun s’accroche. Les velléités de rupture sont politiques. Ahmadou Babatoura Ahidjo rompt aussi la vieille habitude qui voulait que l’ambassadeur de France au Cameroun soit toujours le doyen du corps diplomatique au Cameroun. Quels que soient son âge et son ancienneté au poste au Cameroun ! Le chef de l’Etat camerounais redresse le tort en faisant du plus ancien au poste d’ambassadeur au Cameroun le doyen du corps diplomatique. La gifle fait mal à l’ancienne tutelle. Dix ans après l’indépendance du Cameroun, tout se passe alors comme si Ahmadou Babatoura Ahidjo voulait absolument se libérer de la tutelle française. Entre 1970 et 1975, il engage la camerounisation des cadres dans l’administration et les sociétés publiques et parapubliques. C’est la rupture économique vis-à-vis de la France. Le chef de l’Etat camerounais entreprend une tournée européenne qu’il achève en Afrique par le Nigeria, en évitant la France. A la même période, le Cameroun prône “ le développement autocentré ”. Une vaste campagne de communication et de sensibilisation est entreprise à travers des affiches et d’autres supports. Le slogan paraît fort révolutionnaire : “ Consommons camerounais ”. Pour joindre l’acte à la parole, le gouvernement camerounais confie la construction de deux immeubles de Yaoundé (aujourd’hui un abrite le ministère de la Santé et l’autre le ministère de l’Economie et de la planification…) aux entreprises de travaux publics camerounaises. Ces immeubles ont également été entièrement équipés en meubles par une entreprise camerounaise, notamment la Menuiserie Noussi. La valeur intrinsèque des Camerounais est aussi reconnue par le gouvernement de la République. Le chef de l’Etat se déplace personnellement pour accueillir au bas de la passerelle Joseph Bessala médaillé d’argent de retour des Jeux Olympiques de Mexico 1968. Il multiplie le geste en recevant au salon d’honneur de l’aéroport de Douala, le pilote Angounou après le premier vol de la Cameroon Airlines (Camair). Pour sceller définitivement ces velléités d’émancipation économique et politique du Cameroun vis-à-vis de la France, Ahmadou Babatoura Ahidjo a déclaré que “ A compétences égales […] priorité aux Camerounais ”. De De Gaule à François Mitterrand en passant par Georges Pompidou et Valery Giscard D’Estaing, les relations entre le Cameroun et la France ont évolué en dents-de-scie. Malheureusement, cette tentative de rupture n’ira pas jusqu’au bout. Ahmadou Ahidjo démissionne contre toute attente en novembre 1982Noé Ndjebet Massoussi, Le Messager
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