Afrique: Economie.

Publié le par Jeana

Un rapport du BIT juge faible la productivité de l'Afrique.
Addis-Abeba, Ethiopie - Si les niveaux de productivité ont augmenté dans le monde au cours de la dernière décennie, il n'en demeure pas moins que les écarts entre le monde industrialisé et la plupart des autres régions demeure important, constate le Bureau international du Travail, dans un nouveau rapport rendu public lundi.

Publié dans Politique

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Même si les pays de l'Asie du Sud, de l'Asie de l'Est, de l'Europe centrale et de l'Europe du Sud-Est (hors Union européenne) et la Communauté des Etats indépendants (CEI) ont commencé à combler leur retard, les niveaux de productivité demeurent encore très faibles en Afrique subsaharienne. <br /> "L'écart le plus important est observé en Afrique subsaharienne, où le niveau de productivité par personne est le douzième de celui d'un travailleur des pays industrialisés", note le BIT dans son rapport intitulé "Les indicateurs-clé du marché du travail (KILM en anglais), 5ème édition". <br /> Le rapport constate que les Etats-Unis demeurent de loin en tête du classement établi en fonction de la productivité des travailleurs, même si la productivité progresse rapidement en Asie de l'Est, une région dont les travailleurs produisent aujourd'hui deux fois plus qu'il y a dix ans. <br /> En outre, le rapport explique également que les écarts de productivité entre les Etats-Unis et la plupart des autres économies développées continuent de se creuser. <br /> L'accélération de la croissance de la productivité aux Etats-Unis est plus rapide que celle de nombreuses autres économies développées: avec une valeur ajoutée de 63.885 dollars US par personne employée en 2006, les Etats-Unis sont suivis de loin par l'Irlande (55.986 dollars), le Luxembourg (55.641 dollars), la Belgique (55.235 dollars) et la France (54.609 dollars). <br /> Cependant, les Américains travaillent plus d'heures par année que les travailleurs de la plupart des autres économies développées. <br /> C'est pourquoi, si l'on se base sur la valeur ajoutée des heures de travail, c'est la Norvège qui a le niveau de productivité le plus élevé (37,99 $), suivie par les Etats-Unis (35,63 $) et la France (35,08 $). <br /> Le BIT estime que l'augmentation de la productivité résulte essentiellement du fait que les entreprises arrivent aujourd'hui à mieux combiner le capital, le travail et la technologie. <br /> Les déficits d'investissement dans les ressources humaines (formation et qualifications) ainsi que dans les équipements et le technologie peuvent provoquer une sous-utilisation du potentiel de la main-d'œuvre dans le monde. <br /> De l'avis de Juan Somavia, directeur général du BIT: "les énormes disparités de productivité et de richesse sont très préoccupantes. Augmenter les niveaux de productivité des travailleurs qui ont les plus bas revenus dans les pays les plus pauvres est la clé pour réduire les gigantesques déficits de travail décent dans le monde". <br /> Cette 5ème édition du KILM permet de mieux appréhender et de disposer de nouveaux éléments d'appréciation sur ce que le BIT qualifie de "déficits de travail décent" dans le monde. <br /> Le travail décent est productif et offre des revenus équitables, la sécurité sur le lieu de travail et une protection sociale pour les familles, tout en permettant aux individus d'exprimer leurs préoccupations, d'organiser les décisions qui influent sur leurs vies et d'y prendre part. <br /> "Des centaines de millions d'hommes et de femmes travaillent dur et longtemps mais sans bénéficier des conditions indispensables pour se sortir eux et leur famille de la misère, ils risquent même de s'enfoncer davantage encore dans la pauvreté. <br /> "Libérer leurs capacités sous-utilisées en augmentant leur potentiel productif doit être en tête des priorités de l'Agenda du développement international", ajoute encore M. Somavia. <br /> Selon le KILM, 1,5 milliard de personnes dans le monde, soit un tiers de la population en âge de travailler, "sont potentiellement sous-utilisés". <br /> Ces nouvelles estimations de la sous-utilisation de la main-d'œuvre tiennent compte des 195,7 millions de personnes sans emploi dans le monde et des 1,3 milliard environ de pauvres qui vivent avec leurs familles avec moins de 2 dollars US par jour et par personne. <br /> S'il est vrai que les chômeurs veulent travailler mais n'ont pas la possibilité de le faire, les travailleurs pauvres ne gagnent pas assez pour échapper à la pauvreté. <br /> Le rapport estime également que la moitié de l'ensemble des femmes et des hommes employés est considérée comme vulnérable à la pauvreté. <br /> Au plan mondial, la plupart de ces femmes et de ces hommes travaillent dans le secteur de l'économie informelle et sont très souvent non protégés, privés de sécurité sociale et de la possibilité de se faire entendre sur le lieu de travail. <br /> Plus de 70% des travailleurs de l'Afrique subsaharienne et de l'Asie du Sud exercent ce genre d'emploi vulnérable. <br /> Panapress
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