Rapport sur la France .

Publié le par Jeana

L'ancien ministre socialiste des Affaires étrangères Hubert Védrine a remis mardi à Nicolas Sarkozy le rapport que lui avait commandé le président de la République sur la place de la France dans le monde, qui doit être rendu public mercredi par l'Elysée.

"C'est une réflexion politique pour répondre à la question que m'avait posée le président dans sa lettre du 2 juillet : est-ce qu'il faut que la France reconsidère sa posture dans le monde globalisé, est-ce qu'elle ne doit pas défendre ses intérêts et ses idées d'une autre façon ?" a-t-il expliqué à l'issue de son entretien avec Nicolas Sarkozy.

Publié dans Politique

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L'ancien collaborateur du président François Mitterrand a indiqué qu'il prônait notamment un changement d'attitude politique et psychologique par rapport à la globalisation.<br /> "Les Français auraient intérêt à passer d'une attitude de méfiance, qui est finalement stérile, à une attitude dynamique autour d'un consensus que pourraient formuler les autorités politiques, aussi bien la majorité que l'opposition", a poursuivi Hubert Védrine.<br /> Il a cité le cas du Danemark : "Au lieu d'opposer bêtement comme on le fait depuis des années la protection et l'ouverture, les Danois ont trouvé la synthèse."<br /> "J'ai vu le président très intéressé par cette démarche et j'espère que mes amis de gauche seront intéressés également", a ajouté l'ancien ministre.<br /> Dans un deuxième volet, il s'interroge sur une modification de la politique étrangère de la France et, là, sa réponse est moins tranchée.<br /> "Il y a dans beaucoup de milieux en France, aussi bien à droite qu'à gauche, l'idée d'une sorte d'occidentalisation (de la politique étrangère) qui est l'équivalent de ce qu'était l'atlantisme d'autrefois : les Occidentaux doivent se serrer les coudes, c'est autour de ça qu'il faut reconstruire toute notre politique", a-t-il expliqué.<br /> GARDER UNE POLITIQUE AFRICAINE ET ARABE<br /> "Je pense que cette réorientation peut se justifier sur certains points précis mais pas globalement", a-t-il ajouté. "J'en arrive à l'idée qu'il faut continuer à avoir une politique étrangère française. Nous avons des intérêts spécifiques. Mais il ne s'agit pas de continuer exactement la même chose."<br /> "J'essaie de voir jusqu'où et comment il faut en modifier le contenu, les méthodes, le ton et la substance", a-t-il souligné. "Mais on ne va pas s'en remettre à l'Europe, à l'Occident, à la Communauté internationale."<br /> Il a ainsi estimé que la France devait garder une politique africaine et une politique arabe, même si celles-ci devaient être rénovées, dans une démarche, là aussi, bipartisane et dépassant "les clivages politiques du moment".<br /> "Je dis que la France aurait bien tort d'abandonner une politique africaine. Mais je pense en même temps que pour la rénover et la relancer complètement la meilleure méthode serait de se mettre vraiment à l'écoute des Africains", a-t-il précisé.<br /> "Au moment où les Chinois développent une politique ambitieuse en Afrique et où les Américains créent un commandement spécial, je ne comprends pas pourquoi une partie importante de l'opinion française dit que tout ça n'a plus de sens", a ajouté Hubert Védrine. "Et je préfère la politique arabe de la France même quand elle est critiquable à la politique arabe de certains autres pays, notamment ces dernières années."<br /> Il a dit approuver la démarche de Nicolas Sarkozy "consistant à demander des avis indépendants et libres, même en dehors de son camp politique, pour alimenter un débat national".<br /> Le président de la République avait proposé à Hubert Védrine, lors de la formation de son premier gouvernement, le portefeuille des affaires étrangères, dans le cadre de sa volonté d'ouverture politique.<br /> C'est finalement un autre ancien ministre socialiste, Bernard Kouchner, qui a eu le poste.<br /> Reuters.
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