Coopération.

Publié le par Jeana

Des millions de réfugiés qui ont fui le Rwanda au cours des ans, à partir des premiers massacres en 1959 jusqu'au génocide de 1994, et qui sont maintenant rentrés au pays contribuent à soigner les blessures causées par le génocide.

Ils apportent avec eux des fonds de l'étranger - et des idées nouvelles.

Publié dans Politique

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Grâce à eux, le Rwanda connaît une des plus fortes croissances économiques en Afrique, soit 7,5 pour cent cette année. Mais cette croissance est assortie d'une séparation grandissante entre les pauvres, vivant généralement en région rurale, et les capitalistes ambitieux de la ville.<br /> Pour la première fois de son histoire, l'horizon de Kigali, la capitale rwandaise, est hérissé d'immeubles de bureaux rutilants et des structures en béton de nouveaux édifices en construction.<br /> Mais de chics cybercafés, où les gens d'affaires de Kigali discutent autour d'un café au lait, voisinent des bidonvilles où les enfants vont pieds nus, vêtements en haillons.<br /> Le gouvernement s'est efforcé d'éliminer la coupure qui éloignait Hutus et Tutsis avant le génocide, mais un autre fossé se dessine dans la société rwandaise - entre riches et pauvres.<br /> "C'est un défi, reconnaît Fatuma Ndangiza, secrétaire de la Commission pour l'unité et la réconciliation nationales. La division entre ruraux et urbains, et entre pauvres et riches, est très grande au Rwanda, mais la réconciliation et la reconstruction "doivent commencer quelque part", ajoute-t-il.<br /> Il y a à peine dix ans, il était impensable que des entreprises du secteur privé investissent au Rwanda. Aujourd'hui, elles sont l'épine dorsale de la croissance économique nationale. "Kigali connaît une expansion et à mesure qu'elle croît, cela ouvre des possibilités partout au Rwanda", dit M. Ndangiza.<br /> Mais les cicatrices laissées par le génocide sont encore présentes. "Mêmes les arbres sont neufs", raconte une femme, qui dit qu'"en 1994, ils ont tous été coupés pour empêcher les gens de se cacher".<br /> Dans les rues, des rescapés mutilés du génocide mendient. Selon un survivant, plusieurs de ses semblables sont sans abri.<br /> Tandis que la capitale connaît une lente renaissance, les régions rurales continuent à vivre comme elles l'ont fait depuis des siècles. Pas moins de 90 pour cent des 8,5 millions d'habitants de ce petit pays enclavé sont des agriculteurs vivant d'une production de subsistance, au prix d'un dur labeur.<br /> Le produit intérieur brut par habitant du Rwanda est d'à peine 230 $ US par an, et seulement cinq pour cent des foyers rwandais ont l'électricité.<br /> La moitié du budget annuel du pays provient toujours de l'aide étrangère, et la majorité des enfants ne fréquentent pas l'école au-delà des premières années du niveau primaire.<br /> Mais le président rwandais, Paul Kagame, a une vision ambitieuse de l'avenir du pays. Il souhaite réduire la dépendance à l'égard de l'aide étrangère en courtisant activement le secteur privé.<br /> "Vision 2020", comme son plan est baptisé, vise à faire passer le produit intérieur brut par habitant à 900 $ US d'ici 2020. La mise en place d'une zone de libre-échange est prévue pour l'an prochain.<br /> Et le gouvernement souhaite rendre l'enseignement au niveau primaire accessible à tous au cours des prochaines années - un élément crucial dans un pays où une population pauvre et analphabète a été si facilement manipulée par ses leaders génocidaires.<br /> La réduction de la pauvreté est un aspect clé de la réconciliation, soutient M. Ndangiza. "La manipulation visait les gens qui n'avaient jamais été à l'école."
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