Du Congo

Publié le par Jean Adams A.M.

LA PROMOTION DE LA DEMOCRATIE EN AFRIQUE DOIT DEVENIR LE COMBAT DE TOUS LES CITOYENS DU MONDE
 Bienvenu MABILEMONO
Citoyens du monde, que vous soyez nés en France, en Allemagne, en Angleterre, aux Etats-Unis, ou partout ailleurs dans le monde, l'Afrique, berceau de l'humanité, doit être proche de votre cœur. Vous vous n'y êtes jamais rendu ou vous vous êtes rendu sur place récemment, l'Afrique sera probablement dans un avenir proche au cœur des grands enjeux mondiaux de ce XXIe siècle.

Publié dans Politique

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Ce regain d'intérêt toujours plus grandissant pour ses multiples ressources naturelles est donc l'occasion pour nous citoyens du monde de placer ce continent laissé sur le bord de la route de la mondialisation, au cœur du débat politique. <br /> Afrique. Ce mot résonne en chacun de nous. Berceau de l'humanité, diversité des peuples et des cultures, traite des esclaves, colonisation, richesses naturelles, dictature, régimes claniques, Françafrique, Mafiafrique, non respect des droits de l'Homme et de la dignité humaine, mauvaise gouvernance, dettes colossales, aide au développement, despotisme, corruption, trafic, affaires douteuses, impunité,   misère, famine, sida, paludisme, mortalité infantile, jeunesse, urgence, émigration, conflits, beauté, musique, sécheresse, proverbes, pillage... chacun de ces mots décrivent une partie de la réalité contrastée de l'Afrique. Une réalité complexe qui ne souffre ni simplisme, ni généralisation abusive. L'énergie qui se dégage sur ce continent est parfois celle du désespoir, mais sa force pousse à l'optimisme car, sous bien des aspects, l'Afrique bouge. <br /> Pendant ce temps, la France, l'Europe et le reste de la communauté internationale, avancent trop lentement dans la construction de relations justes et sereines avec l'Afrique. C'est au compte-goutte que les grandes puissances, et en particulier la France, retirent leur soutien aux régimes parmi les plus corrompus de la planète. Des présidents africains corrompus, présentés, non sans ironie, comme des « vieux sages » - utilisation opportuniste de l'imagerie africaine - sont en premier lieu des chefs de clan despotiques, qui auront mis leurs pays en coupe réglée et protégé pendant des décennies les intérêts économiques et géopolitiques français, anglais, américains... En effet, le pillage des richesses des pays du Sud s'est toujours opéré avec la complicité ou à l'initiative des gouvernements et des entreprises du Nord. Ainsi, soucieux de leurs intérêts géopolitiques et économiques, les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou la France ont souvent soutenu l'arrivée ou le maintien au pouvoir des régimes les plus despotiques et corrompus, que ce soit en Asie, en Amérique latine ou en Afrique. <br /> Parlant de la France justement, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il existe en effet un grand écart entre l'image que la France a d'elle-même et celle qu'en ont les pays étrangers : la France se voit comme le phare qui éclaire le monde et le pays qui a inventé les valeurs universelles des droits de l'Homme alors que c'est faux, et surtout elle a toujours fait une application très sélective de ces valeurs. A vrai dire, la France se voit plus vertueuse que les autres la voit. En effet, parmi tous les grands pays développés, la France est (depuis un demi-siècle, et un demi-siècle c'est bien plus que le temps d'une génération) de loin celui qui entretient des relations particulièrement ambiguës avec ces chefs d'Etats africains qu'elle a pour la majorité d'entre eux installés au pouvoir d'une façon inamovible et qui affament sans discontinuer les populations.   En Afrique la France a maintenu au pouvoir de nombreux chefs d'Etat qui étaient aussi des chefs de guerre. <br /> Aujourd'hui, dans sa relation avec l'Afrique, les discours vertueux des politiques ne suffisent plus, ils masquent mal la faiblesse d'une vraie implication de la France dans le processus de démocratisation de l'Afrique, pourtant nécessaire à son développement économique. La France qui s'est toujours dite vertueuse, serait donc honorée en s'engageant clairement dans la promotion de démocratie en Afrique et dans le monde.   Le France doit lutter contre la grande corruption en Afrique car elle mine la démocratie, finance le maintien au pouvoir de régimes autoritaires (arrangements avec l'opposition, achat de consciences, clientélisme, achat d'armes, comme c'est malheureusement le cas dans des pays comme le Congo-Brazzaville où elle s'impose désormais dans l'imaginaire de la population comme la clé de la réussite politique ou économique et tend à s'ériger en système en sapant les efforts entrepris par les citoyens pour la justice et la vérité. Elle ruine ainsi les espoirs de démocratisation dans ces pays ; même des plus téméraires). <br /> <br /> C'est pourquoi nous disons que les responsables politiques français de tous bords, et notamment le premier d'entre eux aujourd'hui, à savoir, Nicolas Sarkozy qui vient de donner au monde entier un bel exemple de démocratie après sa brillante élection à la présidence de la République française avec un score honorable de 53% de suffrages exprimés à la suite d'une élection qui a vu une participation record de plus de 85% des français, devraient faire de la promotion de la démocratie en Afrique et dans le monde, un enjeu essentiel pour la France en se plaçant résolument à la tête de quatre combats : <br /> <br /> - le combat contre la misère et pour la dignité humaine. Quelques données illustrent l'urgence de ce combat : dans plusieurs pays d'Afrique, une femme a 80 fois plus de risques de mourir lors d'un accouchement qu'une femme européenne. Dans le même temps, des millions de personnes séropositives n'ont toujours pas accès aux médicaments contre le sida. L'espérance de vie ne cesse de chuter dans bon nombre de pays africains. Ce combat ne pourra être mené qu'en garantissant des ressources financières nouvelles aux pays décidés à s'y engager sérieusement. Cela signifie, pour les pays riches, renforcer une aide au développement qui soit réellement destinée à la réduction des inégalités sociales.   Cette aide peut être financée par la mise en place de taxes internationales, notamment sur les flux financiers, bien au-delà de la taxe aérienne que seuls quelques pays ont signé à ce jour. Cela passe aussi par l'annulation de la dette extérieure qui grève les budgets de ces pays et par un effort accru d'investissements productifs. <br /> - le combat pour la justice et pour la démocratie : Il est urgent de conforter toutes celles et tous ceux qui, dans ces pays, parfois au risque de leur vie, s'engagent pour faire changer leurs sociétés. Oui, les sociétés civiles africaines sont de plus en plus actives et organisées. Bon nombre d'ONG, de collectivités locales et même une partie de notre aide publique accompagne ces efforts, mais pas à la hauteur des enjeux. La France aide trop peu ces relais citoyens à prendre leur place pour construire de véritables démocraties et s'enferme dans une relation étatique tournée vers la sauvegarde des positions acquises. <br /> - le combat pour la gestion éthique et durable des ressources de ces pays : les citoyens français, la ‘‘ France profonde'', souhaite qu'en matière de relation avec ce continent, la France invente « une autre voie, rompant avec la « France/Afrique », fondée sur l'essor de la « coopération économique, la présence accrue de l'Europe ». Cela passe par une transparence des activités des grandes entreprises françaises qui ont investi et continuent d'investir en Afrique dans les domaines pétroliers, miniers, forestiers, agricoles. Un dialogue doit s'instaurer avec les sociétés civiles de ces pays pour que ces ressources soient enfin gérées dans l'intérêt des populations et des générations futures. Il est inacceptable que ce pillage continue. <br /> - le combat pour la transparence de la politique africaine : Aujourd'hui, l'armée française est lourdement engagée dans le conflit d'ampleur régional qui secoue le Tchad, le Soudan et la République centrafricaine. Aucun débat à l'Assemblée nationale n'a eu lieu sur ce sujet. Les citoyens français, qui ont montré depuis des décennies leur solidarité avec les peuples d'Afrique, méritent d'être informés sur ce que la France fait en leur nom en Afrique. La mise en place d'une « délégation parlementaire aux négociations et à la coopération internationales » pourrait favoriser ce débat public, trop longtemps confisqué par l'Elysée. En outre, la réforme du dispositif d'aide publique français doit être achevée, par une clarification des rôles des différents acteurs, la promotion des synergies avec les ONG et les collectivités locales, par l'adoption d'une loi de programmation permettant d'inscrire l'action dans la durée, par une plus forte coordination européenne.   Bientôt, le dynamisme et la pertinence des sociétés civiles africaines seront de plus en plus visibles lors des différents Forums sociaux mondiaux (comme lors de celui qui s'est déroulé en dernier à Nairobi au Kenya). Il est plus que temps qu'ici en France, avec nos médias, nous changions notre regard sur ce continent en montrant ce qui marche. Le dialogue et la coopération peuvent s'établir sur des bases fraternelles lorsque le respect existe de part et d'autre. Nous devons tous y contribuer. <br /> Nous vous demandons, Mesdames et Messieurs les citoyens du monde, où que vous soyez et à quel que soit votre rang, de vous engager de toutes vos forces dans ces quatre combats. M. Nicolas Sarkozy, qui vient d'accéder brillamment à la magistrature suprême, vous aurez le choix de entre, d'une part, dépenser des centaines de millions d'euros des contribuables pour repousser les clandestins africains aux portes de l'Europe, prévoir des milliards d'euros de même origine pour assister les éco-réfugiés d'une Afrique pourtant très riche mais victime d'une colossale odieuse qui est le fait des seuls dictateurs véreux, une Afrique victime du réchauffement climatique et dont elle n'est en rien responsable, envoyer des troupes pour limiter les conflits et, d'autre part, bâtir enfin une autre politique qui permettra à la France de contribuer, avec l'Europe, à éviter ce scénario catastrophe. <br /> <br /> Bienvenu MABILEMONO <br />
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